Il y a décidément quelque chose de pourri au royaume de la monarchie présidentielle ! Initiée par une mobilisation numérique inédite (pétition massive, vidéos et événements sur les réseaux sociaux), la manifestation du 9 mars contre le projet de loi El Khomri a été un succès populaire. Plus de 500 000 personnes ont manifesté à travers toute la France. C’est déjà plus que lors des premières manifestations contre le Contrat Première Embauche (CPE) en 2006 ! Voilà le pari du M6R, utiliser les outils numériques pour transformer les idées et les combats en action, gagnant maintenant largement au-delà de ses rangs. Selon le monarque et sa cour, les lycéen.e.s, étudiant.e.s, syndicalistes, salarié.e.s, précaires, chômeurs/euses, retraité.e.s, bref, le peuple qui manifeste ne serait pas représentatif du pays. Ah bon ? Mais un pouvoir qui mène la politique inverse à son propre programme ne représentant plus rien sinon un symbole de la trahison de ses engagements électoraux, et de celles et ceux qui leur ont fait confiance, si ?
Pourtant, le pouvoir espérait trouver un Parlement acquis. Il vient surtout de s’y ridiculiser. Le 16 novembre, cherchant à utiliser l’émotion provoquée par les lâches tueries de Paris, le monarque présidentiel proposait d’inscrire dans la Constitution la déchéance de nationalité pour les binationaux. Une séquence xénophobe et nauséabonde s’est ouverte. Désavoué lors de l’adoption du texte par l’Assemblée nationale, l’annonce initiale de François Hollande vient d’être rétablie conforme dans sa version au Sénat. Cela condamne de fait la possibilité d’adoption d’une telle réforme. Et cela continue avec cette ambiance de fin de règne où la droite non-PS préfère rappeler au président ses premières intentions. Et voilà que M. Valls se contredit lui-même en appelant même à ne pas « sacraliser la parole présidentielle » pour espérer sortir de ce fiasco. Justement ! Débarrassons le pays de la monarchie présidentielle !