Le soleil d’hiver nous réchauffait de ses rayons timides le week-end dernier, au Village des Alternatives de Montreuil (Alternatiba). Si le froid piquait les quelques volontaires du M6R que nous étions pour y faire connaître notre mouvement, les rires, les blagues et le café avaient tôt fait de nous rendre chaleur et bonne humeur.
Pour l’équipe d’animation, Mathilde, Michel et moi avons assuré une présence continue, rejoints par de nombreux motivés, Laure, Anatole, Manu, Elise, Mathieu ou encore Jan. L’ambiance de ces jours festifs et politiques à la fois était des plus réjouissantes. Nous avons récolté 112 signatures, confirmation du vif intérêt que continue à susciter notre mouvement.
Mais là n’est pas l’essentiel. Ces nouveaux membres qui pourront prendre leur place dans les votes et débats, nous ne saurions les voir comme des chiffres. Ce sont des individus intéressants, parfois engagés ailleurs, parfois pas, avec qui les discussions ont été passionnantes. Si notre mouvement a saisi leur attention, leur action quotidienne, leurs réflexions ont capté la nôtre.
Une vieille dame nous demande de lui expliquer le principe du M6R. Je commence, parle une minute, puis soudainement elle me coupe : « mais c’est révolutionnaire, votre truc ? ». Je ne peux qu’opiner du chef. « Alors, je signe ».
Ces sourires échangés et nouvelles discussions sont de nature, dans une période qui apparaît assez sombre, à s’échanger l’énergie nécessaire pour que chacun contribue à construire une société plus juste. En un sens, le M6R peut être le point de convergence politique, de toutes ces initiatives, qu’elles fussent ou non présentes ce week-end. Et de tous nos concitoyens et concitoyennes qui en ont assez de ce climat lourd et pesant auquel on semble vouloir nous condamner dans le pays.
Se donner les conditions pour prendre le pouvoir, c’est relever la tête alors qu’il nous est quotidiennement demandé de la baisser et d’obéir sagement. Contre la précarité, le chômage, le changement climatique, les abus locaux de certaines collectivités territoriales, parvenir à se saisir du pouvoir sur nos existences est fondamental.
C’est ce que ces hommes et femmes présents avaient d’une certaine façon compris, chacun empruntant son chemin dans cette démarche : la Pêche, qui a créé un système monétaire d’échange local à Montreuil, la Quadrature du net, qui défend nos libertés numériques ou encore la Nef, qui tente de mutualiser l’épargne de ses adhérents autour de projets écologiques.
Il ne serait pas possible de rendre compte ici de toutes les rencontres enthousiasmantes que nous avons eu la chance de faire en cette fin de semaine, autour d’un vin chaud tantôt tiède tantôt brûlant, toujours bienvenu, ou d’un café fumant. Je crois également que notre mouvement ne laisse pas indifférent, ceux-là et celles-là même qui construisent des initiatives locales pour transformer nos existences se rendant compte qu’une rupture politique et citoyenne est nécessaire.
Enfin, nous avons pu rencontrer des signataires, qui s’interrogeaient sur les évolutions de notre mouvement. Ces échanges riches sont de nature à nous donner des idées pour les semaines à venir.
L’enseignement majeur à tirer de cette fin de semaine tient à cela : nous devons, chacun et chacune où nous sommes, parvenir à nous organiser localement. Notre mouvement, si nous le faisons connaître, parlerait sans nul doute à plus de 100 000 personnes. C’est vers le pays tout entier que nous devons nous diriger.
Pierre Yves et Mathilde, pour l’équipe d’animation