Compte rendu de la réunion du comité d’initiative du M6R

La réunion se tenait le 18 novembre 2014 à 18h30, à la Maison de l’Amérique latine à Paris

Introduction par Jean-Luc Mélenchon (JLM) :

La réunion précédente avait été l’occasion pour les premiers signataires de se présenter les uns aux autres et d’expliquer les raisons pour signer et s’investir dans le M6R. Celle d’aujourd’hui sera davantage tournée vers la réalisation concrète de l’objectif fixé à l’étape précédente : les 100 000 signatures et la mise en place des moyens de l’auto organisation du mouvement. Cette première phase vise à donner la force et l’ampleur au mouvement pour établir sa représentativité. Pour atteindre cet objectif, on tâtonne, on expérimente et on part du principe que les signatures auront un effet cumulatif.

JLM a proposé à deux membres de son équipe d’assurer de manière militante la continuité des tâches et l’information interne et externe du mouvement : Juliette P. (presse et médias) et Antoine L. (site internet). Ils apportent leur soutien aux membres actuels du comité technique (voir plus bas) mais ils ne dirigent pas le déroulement ni le contenu des tâches.

Nous avons pour l’instant investi le monde du cyberespace, qui a ses règles et son autonomie propre. Il doit nous donner les moyens de l’auto-organisation du mouvement. Comment fait-on ? JLM propose la constitution d’un groupe chargé de faire des propositions concrètes pour mettre en œuvre cette auto-organisation. JLM rappelle qu’il souhaite limiter son rôle à celui d’initiateur du mouvement et souhaite s’effacer dès que possible quand les organes d’auto-organisation du mouvement seront constitués.

Un autre aspect important consiste à éclaircir le statut de différents groupes qui contribuent pour l’instant le M6R :
– les signataires de la première déclaration commune. Quel est leur statut et leur rôle ?
– les militants politiques membres du M6R, qui sont là en lien avec (et non pas « pour ») leur organisation. Comment définir leur affiliation ?
– les citoyens qui ont proposé leur aide sur le site et contribuent à la dynamique du mouvement par leurs initiatives individuelles ou collectives (#ManifEnLigne, vidéos, visuels citoyens, etc.)
– les signataires en général

Quelques chiffres sur le site du M6R après deux mois d’existence:
– plus de 67 000 signataires
– 3000 visites par jour
– 200 000 visiteurs uniques
– 700 000 pages vues
– l’outil d’envoi de mail a été utilisé plus de 10 000 fois.

Ces chiffres montrent un bon niveau d’activité. Les déclarations des personnalités présentes participent à ce bon niveau d’activité.

Après la première rencontre des premiers signataires, un duo a été constitué avec l’accord de tous pour rédiger le compte rendu et faire appel aux bonnes volontés qui se sont proposées d’agir au service du démarrage du mouvement. Boris Bilia, s’est proposé pour avancer sur les activités quotidiennes du mouvement en sollicitant celles et ceux qui ont proposé leur aide sur le site. Un comité technique fonctionnel s’est formé avec Manuel Marchés, autre membre des « 50 initiateurs », qui avaient été mandatés pour avancer sur la gestion des mails. Il est rappelé que cela constitue une tâche colossale et qu’elle est assumée de façon bénévole en dehors des heures de travail des intéressés.

Boris Bilia, présentation du comité technique :

Le comité technique vise à assurer le bon fonctionnement quotidien du site M6R. Son rôle est transitoire avant la mise en place des organes d’auto-organisation du mouvement. Y sont associées toutes les bonnes volontés et tous ceux qui souhaitent contribuer à cette veille technique. Une équipe de modérateurs gère actuellement les mails reçus et les commentaires laissés sur le site. Le but est de faire contribuer les signataires en fonction de leurs compétences en associant le plus grand nombre de personnes possibles à ce processus.

Ainsi, ont été successivement ouverts sur le site :
– les commentaires de chacun sous les déclarations initiales
– la possibilité pour chacun d’envoyer ses vidéos à videos@m6r.fr
– la possibilité pour chacun d’envoyer des graphismes, dessins ou visuels à graphisme@m6r.fr
– un « mur citoyen » où chacun peut poster sa déclaration

À chaque étape, les personnes ayant proposé leur aide sur le site sont sollicitées et associées.

Sur la proposition de Boris, le comité technique a organisé une #ManifEnLigne sur les réseaux sociaux pour les deux mois du lancement du mouvement, le 12 novembre. Il s’agissait de faire de l’espace numérique un champ politique et d’initiative moderne et horizontale en sollicitant au maximum les contributions de tous les membres du mouvement. Des milliers de personnes ont participé aux différentes initiatives : un mouvement, ce sont bien des milliers de personnes qui se mobilisent pour une idée.

Il est rappelé que le site actuel est forcément imparfait. Il est une solution temporaire avant la création d’une plateforme citoyenne (voir ci-dessous). L’impatience et les attentes vis-à-vis de ces outils sont une bonne nouvelle pour la dynamique du mouvement mais il faut rappeler que la convocation d’une constituante est un travail de longue haleine qui ne se décrète pas mais se construit dans le temps long de la discussion collective.

Cinq points d’informations ont été préparés par le comité technique (CT) pour faire le bilan de ce qui a été fait et des chantiers à venir :

1) Manuel Marchés, premier bilan sur le mur citoyen :

Un long travail de lecture et d’analyse sémantique et statistique a été effectué sur les plus de 500 déclarations citoyennes. Un compte-rendu détaillé a été présenté. Il est disponible ici.

2) Aubin C. (CT) et Tatiana J. (CT), bilan de la #ManifEnLigne :

Une présentation est faite sur les chiffres de cette mobilisation en soulignant les réussites et les pistes d’amélioration pour la suite. Les diapositives sont disponibles ici.

Tous les visuels citoyens qui ont été envoyés à graphismes@m6r.fr ou bien diffusés sur twitter ou facebook ont été regroupés sur l’album citoyen.

3) Guillaume R. (CT), vers une plateforme citoyenne :

L’idée annoncée dès le lancement du mouvement est de proposer un espace de débat collectif et horizontal où les publications les plus appréciées sont poussées vers le haut. Les publications peuvent être organisées par catégories thématiques (matériel, informations, discussion, vote, etc.). Des discussions sous forme de commentaires sont possibles sur chaque post de sorte que les débats sont facilités (ce que ne permet pas le Mur citoyen où les contributions apparaissent par ordre chronologique).

Les utilisations possibles :
– proposer des actions locales ou nationales
– plateforme de débat
– « conférence de presse » en ligne
– fil d’information / média alternatif

Les chantiers sont engagés pour faire ce réseau social, à la fois libre et opensource. Toutes les contributions (informaticiens notamment) sont les bienvenues : cela demande énormément de travail technique. Les personnes ayant proposé leur aide sur le site sont sollicitées.

4) Mathilde P. (CT), le financement participatif :

Face au développement des besoins, la question du financement participatif s’impose. Le but est de pouvoir proposer des projets éligibles au financement et ce à l’initiative de chacun (exemples : des affiches ou le serveur, indispensable pour la création de la plateforme citoyenne). À partir d’un nombre de votes à définir, un projet pourrait être proposé au financement collectif. Le vote aura lieu sur la plateforme citoyenne. Un visuel permettrait de voir le « statut du projet » et son évolution : projet en cours/financé/échoué. Le financement participatif permet également de répondre à l’objectif de transparence, y compris celle des comptes bancaires du mouvement.

Les besoins sont immédiats puisqu’il faut des financements pour les serveurs hébergeant la future plateforme citoyenne.

5) Juliette P. (CT), point presse :

Le mouvement pour la 6ème République reste pour l’instant lié à Jean-Luc Mélenchon dans les reprises des médias. Toutefois, le thème semble s’imposer dans de nombreux articles et les politiques de tous bords sont interrogés sur la question des institutions, ce qui est positif et montre que l’idée avance. Des dossiers sur le sujet ont été publiés dans Le Monde en septembre, dans Le Point en novembre. La #ManifEnLigne a suscité un article du JDD : première expression autonome du M6R sur sa propre initiative. La veille presse demande un travail important et, à aussi, les bonnes volontés sont les bienvenues.

A noter : dès que des membres du comité d’initiative s’investissent, cela a un impact médiatique !

Pierre Crétois :

Besoin de s’assurer qu’un vote = une voix  et ce n’est pas sûr si on regarde l’activité en ligne sur le site ou la plateforme citoyenne à venir. Il faudrait avoir des statistiques par participant afin de connaître le taux d’activité de chaque personne. Et ceux qui ont plusieurs comptes et une activité plus importante n’ont pas forcément l’avis majoritaire. Cela pose également la question des pseudonymes et plus largement de l’identité des signataires.

Guillaume (CT) :

Cette question nous renvoie à d’autres problèmes, d’ordre technique : comment faire pour que tous les signataires soient présents sur la plateforme citoyenne ? Faut-il obliger les gens à signer par leurs nom et prénom et les rendre publics ? Doit-on leur assigner un pseudonyme au hasard ? Comment peut-on être sûrs que les signataires n’ont pas deux comptes ? La question de l’identification se pose donc, mais il convient de se donner les moyens d’y répondre, notamment via l’adresse IP ou la carte d’identité comme le fait Podemos.

L’hyperactivisme d’une minorité pourrait monopoliser le débat, et donc l’anonymat et des pseudos sur Internet, soulignant qu’une seule personne pouvait, sous de multiples identités, envahir les échanges et donner l’illusion du nombre. La réunion a permis d’échanger collectivement sur le sujet et d’arriver à une solution pour s’assurer l’identité des participants sur la plateforme citoyenne.

Une solution fait consensus : les gens déposent dans la base de données leur identité réelle (mais elle ne sera pas rendue publique), ils peuvent se choisir un pseudo, et doivent scanner leur carte d’identité, ou donner leur numéro de passeport ou numéro de sécurité sociale ; donc une personne = une voix. Il ne sera possible bien entendu que de voter qu’une fois par sujet.

Judith Bernard :

L’horizontalité et la transparence ont été mal abordées.

Ces deux questions se posent suite à la première réunion et de nombreuses personnes ont émis des critiques ou des remarques à ce sujet. Le CR de la première réunion du comité d’initiative n’a pas été diffusé ce qui pose problème. Cette opacité suscite énormément de méfiance, beaucoup autour de nous craignent d’être récupérés, manipulés.

(Réponse de Boris : c’est un malentendu ; on avait convenu collectivement qu’il n’y avait pas de CR des débats et que les déclarations publiées sur le M6R vaudraient publication de ce qui s’est dit dans la 1ère réunion, qui a uniquement permis à chacun des initiateurs d’exprimer les raisons de son adhésion au M6R).

Sur l’horizontalité : le comité d’initiative pouvait être lu comme le groupe des initiateurs, i.e les premiers signataires ; mais avec la propulsion des élus PS, arrivés directement dans ce comité, dont la visibilité est enviée – à raison : les textes sont très visibles, chacun a son espace et son fil de commentaires – a suscité méfiance et réticences.

JLM :

La plateforme citoyenne assurera l’horizontalité des contributions. Mais le mouvement est également l’occasion de se saisir de pratiques et de façons de faire nouvelles. La technique rend possible ces innovations et permet de mettre à égalité les signataires. En construisant le mouvement on se rend également compte des erreurs que l’on a pu faire au fur et à mesure. La constitution du CI pose effectivement problème mais il n’est pas question d’éliminer les militants politiques ou les groupes politiques. Comment les intégrer alors ? Pour corriger cette maladresse, proposition d’inclure les collectifs citoyens à la même hauteur, pour appuyer une « pratique fédératrice de ce mouvement ». La dimension collective de leur activité assure cette sorte de légitimité qui justifie qu’on les fasse rentrer : les appels collectifs citoyens seront diffusés sur le site.

(Cette proposition fait consensus)

Pascale Fautrier :

Certaines personnes ont rapporté le choc qu’ils ont eu par rapport à la transparence du mouvement. Cela pose la question du choix des membres du comité d’initiative. Voilà des messages de différentes personnes qui lui sont remontés :
– Simone Haim sur Médiapart : comment appartient-on au comité d’initiative ? Qui composera l’Assemblée constituante ?
– Nicolas Guillabert pour les e-constituants : création d’un réseau social pour l’écriture de la constitution.
– Gérard Blanchet : comment fait-on pour que le mouvement soit organisé démocratiquement ? Il invite à faire des cercles citoyens partout (ce qui se fait déjà) et à mettre en réseau ces initiatives grâce à une structuration locale et départementale. Le 1er mai 2015 est proposé une réunion des comités citoyens.
– Alain Hajjaj, maire de Verrière : bon exemple de cercle citoyen.

Il faut, de manière générale, intégrer tous ces gens qui organisent des actions qui vont dans le sens du mouvement (exemple d’André Bellon). La méfiance envers les dirigeants et les partis (surtout le PG dans le cas présent) est très forte et il convient de prendre ce problème à la base en commençant par le mouvement. Les gens craignent que le PG ne noyaute le mouvement et que ce soit pour JLM l’occasion de préparer une candidature pour 2017. Le soupçon politique est l’obstacle actuel à la constitution du mouvement. Il faut donc passer aux actions concrètes et à l’organisation de cercles locaux.

Manuel Marchés :

Effectivement le mouvement est aujourd’hui marqué par un défaut global de communication. L’entrée de socialistes a été perçue comme extrêmement problématique. Comment faire, donc, pour corriger cela ?

Comment les gens qui souhaitent participer peuvent faire aujourd’hui ?

JLM :

Le temps est venu de passer aux actions concrètes. Il faut manier avec précaution l’idée de se réunir localement pour ne pas permettre la captation du mouvement. Le PG est un apui essentiel en ce moment. Il agit de son côté et pour son propre compte sans y accoler l’étiquette du mouvement pour ne pas brouiller le message (exemple de la votation citoyenne organisée la semaine dernière). Il ne faut pas oublier que la lutte pour la sixième République est un thème central de son programme comme de celui du Front de Gauche. Attention à ne pas montrer du doigt des militants qui sont très actifs et dévoués.

JLM précise qu’il n’a pas l’autorité de dire « faites des choses ». De plus il ne le souhaite pas. La question de l’auto-organisation du mouvement se pose donc de façon urgente. Plusieurs façons de le faire sont possibles : oui ou non le tirage au sort et à quelle proportion, définir des circonscriptions (qui peuvent être géographiques ou virtuellement définies), etc. La « nature » de ces réunions se pose également : faire des réunions virtuelles ou réelles n’engendre pas les mêmes problèmes.

Les personnalités politiques sont effectivement soupconnées par certains. Cela pose donc la question de les associer d’une façon qui soit comprise. Il semble donc indispensable de faire un groupe de travail qui fasse des propositions qui puissent s’exprimer sur ces différents points. Sinon qui fera avancer cette question ? JLM ne veut pas être celui qui décide.

Guillaume (CT) :

Pour répondre à Pascale Fautrier, les membres du comité technique ont bien reçu la demande des membres du groupe e-constituants. Demande qui n’est donc pas vaine ou ignorée. Mais ce n’est pas au CT de trancher et dès la création du mouvement, il est précisé que la constitution ne pourra pas être écrite tant que la constituante n’est pas convoquée.

Mathilde (CT) :

La frustration des signataires est évidente et légitime. Pour ce qui est des mails, on les lit, on y répond. Tout cela demande du temps qui n’est pas élastique pour les membres du comité technique. Tous les bénévoles sont les bienvenus.

Laurent Grisel :

Les interventions du comité ce soir montrent que la phase de lancement est une réussite. La multiplication des initiateurs et des initiatives va faire disparaître d’elle-même cette question de la structuration et du rôle de JLM. Beaucoup d’initiatives ont d’ailleurs déjà vu le jour et sont partie intégrante de la dynamique du mouvement (exemples : Paul Jorion, audit citoyen de la dette).

Anita Rozenholc :

Toutes ces questions de participation au site, de modération doivent pouvoir être maitrisées par tous. Internet n’est pas neutre et, de ce fait, la modération de commentaires ne l’est pas non plus. La modération implique un présupposé théorique qui doit être rendu public et être transparent. Une partie du travail du CT doit donc être d’organiser des formations pour ceux qui ne sont pas familiers d’internet et du fonctionnement du site internet. Ceux là même qui se disent pour l’instant « ce mouvement n’est pas pour moi, je n’y comprends rien ».

Tatiana (CT) :

Pour revenir sur la proposition des e-constituants : nous avons reçu le message. Mais faut-il faire une constituante entre nous ? Les 65 000 signataires ne représentent pas non plus la population française : ce n’est pas à eux d’écrire la Constitution. Le mouvement est là pour rendre l’idée majoritaire dans la société, pas en supposer le contenu a priori.

Sur la participation des associations et des groupes politiques : ce débat tombera en désuétude quand la plateforme citoyenne sera lancée.

Sur la transparence : c’est une évidence et une conviction partagée par tous. Le CT vient d’être constitué, il est en transition. Cela requiert beaucoup de travail, il faut le comprendre.

Antoine (CT) :

Sur la question de la transparence : il ne faut pas focaliser les choses dessus. Les problèmes qui sont soulevés (par mail ou via les commentaires) sont le plus souvent des problèmes techniques ou de temps de mise en oeuvre et sont donc, quand cela est possible, réglés au fur et à mesure que les signataires les signalent. Le CT avance donc au fil des critiques qui sont faites. La FAQ doit notamment être complétée.

Sur les réunions locales : cela pose la question évidente de la légitimité de la personne qui organise la réunion. Comment faire pour que chacun puisse être à l‘origine de la demande ? Et comment faire pour pas que ce soit seulement à l’initiative d’une organisation (parti ou association) ? L’objectif est d’arriver à un système horizontal où chacun pourrait être à l’initiative de la proposition d’une réunion.

Sur la modération : une charte a été publiée sur le site. Les modérateurs la respectent donc et discutent au sein de l’équipe lorsque des commentaires/interventions posent question. Toutes les critiques et remarques sont prises en compte et participent à l’amélioration du site.

Christophe Ventura :

Il souhaite évoquer la manière dont il perçoit ce qui ressort des discussions de la réunion. Des questions essentielles se posent sur la nature du mouvement et elles se posent à tous les signataires, quel que soit leur statut. En soi, ceci est un point positif car les formes du mouvement vont faire l’objet d’une discussion qui impliquera chacun et chacune. Christophe Ventura rappelle que le mouvement est hybride – il est un mouvement dans l’espace Internet et un mouvement qui s’appuie sur un réseau militant physiquement organisé. Cette hybridité doit être assumée et stratégiquement définie. Que faire à partir de ce que nous sommes ? Cela pose la question des réseaux militants puisque le M6R « naît » du PG et est impulsé par JLM. Comme toujours, la grande question sera celle de l’articulation dynamique entre nouveau et ancien, entre organisés et individus, entre militants aguerris et citoyens concernés, etc. Il est un mouvement dont l’apparition s’inscrit dans la suite d’une expérience politique intense et fondatrice.  Il est à la fois un héritage et une page qui s’écrit. Une chose est sûre : nous ne sommes pas un mouvement « 100% internet ». Avaaz est un bon exemple qui est parti d’internet pour entrer dans le réel avec une manifestation. Mais nous ne sommes pas cela. Du fait de notre hybridité, il nous faut construire autrement. Peut-être faudra t-il proposer aux membres des statuts intermédiaires, par exemple de sympathisant(e) ou d’associé(e). Il convient également d’expliquer la démarche de travail du mouvement et de la 6ème République (faire de l’éducation populaire). Il faudrait imaginer un moment dans lequel militants territorialisés et membres actifs dans l’espace immatériel pourraient agir en commun pour promouvoir le M6R et faire connaître notre projet : un événement en temps réel qui nous mobilise tous en même temps.

Boris Bilia :

Deux propositions :
– organiser un concert au printemps pour rassembler tout le monde et entrer dans le réel
– idée d’une carte virtuelle pour que les gens puissent poster des réunions qu’ils organisent localement, comme ça ce n’est accaparé par personne et pas non plus par une organisation. La plateforme citoyenne devrait permettre cela en toute transparence.

Eric Coquerel :

L’objectif commun est la prise du pouvoir par la constituante. Les partis politiques doivent être dépassés pour aller chercher le peuple qui a une défiance envers la politique. Ils ne doivent pas être effacés mais dépassés afin que le mouvement avance, ce qui est la volonté de tous.

La question de la concrétisation (après la phase virtuelle) du mouvement se pose mais elle est évidente : à un moment donné, les gens voudront se voir dans le réel. Cela viendra donc naturellement et c’est une bonne chose.

Le PG est extrêmement vigilant par rapport à ses propres militants qui ont envie de faire des choses afin qu’ils n’accaparent pas le mouvement. Le PG soutient et apporte son aide au mouvement mais souhaite qu’il prenne son envol : « nous sommes persuadés que nous devons être, non effacés, mais dépassés ».

Jeannette Abel :

Il y a un impératif de démocratie puisque des mouvements ont utilisé internet de manière efficace et novatrice sans que les conséquences aient été positives. Trois exemples contrastés :
– C’est notamment ce qui a été un impensé stratégique des révolutions citoyennes en Tunisie.
– Obama a également utilisé internet pour arriver au pouvoir en associant des gens.
– Podemos : résultat des élections

JLM :

Cette réunion est essentielle parce qu’elle permet de dénouer des blocages. L’idée fédératrice du mouvement : on cherche à plonger dans la société. Le but n’est pas de monter un show : on ne peut pas tout faire en 8 jours et il faut l’accepter. On s’accorde tous sur le fait qu’il faille partir des idées. Et en l’occurrence les ambitions sont grandes : changer le régime de la propriété, le régime juridique et les institutions.

C’est cette immense ambition que nous avons commencé de mettre en mouvement!

La dynamique part de la société. Notre problématique n’est pas celle de la démocratie mais celle du collectif. Quand un résultat donne 80% pour et 20% contre, ignorer les voix des 20% qui s’y opposaient, c’est démocratique. Mais ce n’est pas collectif ! C’est utile pour prendre une décision mais contre-productif pour fédérer un mouvement comme le nôtre.

Il faut donc que le mouvement soit transparent et transversal au maximum.

La tâche la plus urgente est donc d’élire ou de désigner un groupe qui prendra les premières décisions. Le fichier des signataires ne sera pas transmis, cela relève du droit, c’est pénal.

Si Avaaz a réussi à faire une manifestation en partant du virtuel, ça nous intéresse. 67 000 personnes qui se rassemblent pour faire quelque chose ensemble, c’est inédit et c’est une lourde responsabilité. Il propose donc le prolongement en trois groupes de travail :
– la suite du comité technique
– un groupe issu des 50 initiateurs qui s’occupe de l’auto-organisation du mouvement
– et un groupe qui s’occupe de l’animation politique, ouvert à des représentants qui rejoignent le mouvement depuis son lancement

(La proposition fait consensus)

54 responses to “Compte rendu de la réunion du comité d’initiative du M6R

  1. .Bonsoir Max Edgar
    Vous dites « Et on trouve pas mal de précaires parmi les abstentionnistes ou les non-inscrits qui ne semblent pas intéresser Florent tant que le FN etc. »

    Pourquoi cette critique? Je ne suis pas obsédé par le FN ou par leur idées, je suis profondément atterré de voir par exemple que les berceaux de la révolution comme le midi ou encore le berceau du mouvement ouvrier dans les bassins miniers votent aujourd’hui beaucoup FN. Cela ne vous pose pas question? Vous restez là a regarder la « gauche » s’effondrer et devenir une force qui méprise le peuple.

    Vous qui avez du peuple à la bouche en permanence (un mot tellement abstrait qu’il ne veut rien dire) de quel peuple parle-t-on?? Zemmour pose la question avec raison. La gauche, dont je suis issu, par son internationalisme et son libéralisme libertaire à basculé dans un mépris de classe.

    Pour vous répondre, j’ai 24 ans et mon indignation première est celle de voir le FN s’installer à chaque élection et de voir la gauche paralysé. C’est la raison pour laquelle je parle beaucoup de cette question car c’est celle qui m’indigne le plus.

    Je me place dans la logique de réunir la masse des gens ordinaires, ce qui implique les petits patrons qui souffrent beaucoup (tout en ce trompant d’indignation). Contre l’oligarchie financière et les technocrates bruxellois entre autre. Il n’y a donc pas une attention particulière pour le FN. Cela étant dit je suis horrifié du fait que lorsque j’écoute Phillipot du FN (ancien du mouvement de Chevènement) je suis entièrement d’accord avec lui.

    La garantie de la réussite de ce mouvement est le fait d’avoir une pluralité entre les gens qui le composent. Car si nous luttons pour le vivre ensemble la future république ne ce construira pas entre gauchistes.

    1. .Je ne parle pas de parti seulement, je parle de ligne politique. Nous avons d’un coté la question première des institutions à refonder et après la question du contenu d’un programme « révolutionnaire ». Je crois malheureusement que la seule question des institutions ne peu aboutir seule, il faut rendre concrète la future république par une ligne politique.

      Je souhaite justement apporter une logique hors des partis actuels sur une ligne qui ce veux, non pas centriste, mais centrale dans le pays. C’est un peu la logique de la « gauche » du travail et du progrès social et la « droite » d’un certain conservatisme sociétal.

  2. .je crois qu’il faut que se dégage rapidement des réflexions des uns et des autres un socle commun d’arguments à même de susciter un intérêt immédiat et d’apaiser les réflexes de méfiance devenus naturels dés que l’on aborde au cours d’une conversation la remise en cause du système politique actuel.

    Aborder le thème de la 6ème République et justifier sa pertinence se fera d’autant plus naturellement que la réflexion de ceux que l’on entreprend d’éclairer se trouvera en accord avec des points forts qui font consensus et auxquels les politiques font systématiquement obstacle par intérêt ou un immobilisme mortifère.

    Ainsi, la morale en politique rendant inéligible à vie un élu qui s’est compromis, un réel non cumul des mandats, une redéfinition des domaines d’intervention de Ministères pour en finir avec l’exotisme de ces postes éphémères à effet d’annonce, la réaffirmation d’une laïcité sans compromission, avec un corpus d’élus se tenant à l’écart des manifestations religieuses ou confessionnelles telles la participation devenue obligatoire au « diner annuel du CRIF » ou la participation à des émissions de radios à fortes implications catégorielles,etc.

    Un gros travail de recensement de « tout ce qui ne va pas et tout ce qui ne va plus » permettant d’emporter l’adhésion du plus grand nombre possible de citoyens à l’idée qu’il est temps de faire quelque chose, avant même que se dégage le Grand Programme de la Sixième République et surtout avant que les idées réductrices de l’extrême droite puissent passer pour seules solutions, car NON on n’a pas tout essayé et il y a bien une alternative !

  3. .J’ai signé et fait signer, je vis dans un petit village réac. J’aimerais être informé et pouvoir participer au projet de République participative proposé.
    Merci, salut aux camarades.

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