Une 6ème République pour un développement humain durable

Par Jean Milon, économiste de l’environnement 

 

Le Développement Durable est un concept que certains galvaudent « par affichage médiatique», sans connaître exactement ce que cela recouvre. Et surtout sans que toutes les expertises scientifiques aient été réalisées. Les définitions du développement durable sont très nombreuses (trente sept définitions recensées). D’après les travaux de F. Hatem, ces définitions peuvent se répartir selon qu’elles adoptent une vision éco-centrée du développement ou une vision anthropocentrée. Dans le premier cas, la préservation de l’environnement est réalisée pour elle-même, alors que dans le second cas, elle est justifiée par l’utilité que l’environnement procure à l’homme. Pour certains auteurs, l’imprécision de la notion de développement durable en fait un concept alibi permettant d’aménager à la marge les modes de développement actuels en intégrant quelques paramètres environnementaux.

Le développement durable est donc un concept qui reste à finaliser. Il me semble qu’un débat dans le cadre du mouvement pour une 6ème République doit être initié pour ainsi mettre un peu de rêve dans nos vies menacées par le « brunissement » des idées.

Aussi, pour éviter une rupture irréversible, il est urgent de replacer l’Homme, actuellement broyé par nos sociétés libérales et ultra libérales, au centre de nos préoccupations et de notre biocénose1.

Dans ces conditions, il se révèle opportun de proposer des solutions à la fois écologiques et humanistes en matière d’économie, que j’appellerais le développement durable d’une économie sociétale lié au développement humain. 

Un développement économique ne peut plus se concevoir aujourd’hui et pour l’avenir s’il ne prend pas en compte le progrès social et la lutte contre les inégalités d’une part, la préservation de notre environnement et des ressources naturelles d’autres part. A l’inverse, la préoccupation de la préservation de l’environnement, des équilibres écologiques actuels et futurs, doit prendre en compte la situation et les besoins des populations en difficulté.

En d’autres termes, le développement durable peut-être aujourd’hui défini comme la recherche « d’un cercle vertueux » entre :
1 – l’économique
2 – l’écologique
3 – le développement social et la lutte contre les inégalités.

Le social médiateur entre l’économique et l’écologique, c’est le pari du développement durable. Cela doit être celui de la 6ème République. 

Ainsi, dans le rapport de la commission mondiale pour l’environnement et le développement Our common future (CMED, 1988) les besoins sont privilégiés, où l’on peut lire que : « Le développement durable est un développement qui vise à satisfaire les besoins des générations présentes sans compromettre les possibilités offertes aux générations futures de satisfaire les leurs ». Il contient, ajoute le rapport, deux concepts clés, bien souvent ignorés :
– le concept de besoins en particulier les besoins fondamentaux des pauvres du monde, auxquels une priorité absolue doit être accordée et
– l’idée des limites imposées à l’état actuel de la technologie et de l’organisation sociale par l’environnement quant à sa capacité à satisfaire les besoins présents et futurs ».

Promouvoir un développement durable, cela implique d’accorder la primauté à l’intérêt général pour les générations actuelles et futures, d’asseoir la cohésion sociale et territoriale sur l’équité et la transparence, d’assurer de façon pérenne un service public sur lequel les usagers puissent compter et qui soit en permanence capable de prendre en compte l’évolution des besoins et des contraintes.

Albert Einstein disait :
« Nous ne pouvons résoudre les problèmes que nous avons créés avec les mêmes modes de pensée que ceux qui les ont créés »

Dans ces conditions, ne faut-il pas plutôt s’attaquer aux causes ( du chômage et de l’exclusion, par exemple) qu’aux conséquences des problèmes auxquels nous avons contribués et auxquels nous nous trouvons confrontés ? En édictant pour les générations futures le principe de précaution comme règle intangible, pour une gestion respectueuse et durable de la planète. Ce principe de précaution qui exige de nous d’imaginer l’improbable, d’intégrer la surprise et les effets erratiques des activités humaines sur notre biocénose.

Nous devons changer de paradigme sociétal dans le cadre d’une économie « économe » et holistique, et proposer aux citoyens d’autres perspectives où ils seront réellement acteurs de leur vie et de leur destin. Le mouvement pour la 6ème République nous y invite. Saisissons cette chance !

Aussi, un espace immense s’est ouvert. Nous devons nous emparer des concepts humanistes fondamentaux du développement durable. Il dessine une nouvelle société planétaire où seront conjugués développement économique, respect de l’environnement et respect des droits de l’Homme… à vivre.

Une utopie certes, mais je pense que cela dégage des perspectives pour notre société totalement bloquée. Même, si elle s’adresse plus aux générations futures qu’à nous même, son principe est fondateur d’une nouvelle société «(r)évolutionnaire » où l’Homme retrouve pleinement sa place. Elle est une idée nouvelle respectant les équilibres sociétaux traditionnels.

Je suggère que nous proposions à la réflexion de nos concitoyens un tel concept humaniste, parce que je crois que pour refonder la République et créer la 6ème, celle-ci doit être porteuse d’un projet humaniste et citoyen.

Appuyé sur les bases historiques qui ont construit notre pays (Les révolutions de 1789, de 1830, de 1848, de 1871, du Front Populaire et du Programme du CNR), nous ne ferons pas l’économie d’un débat préalable à la refondation de notre République ainsi que sur l’état de la démocratie dans notre pays.

A mon avis, notre République une et indivisible doit s’appuyer sur ses anciens piliers fondateurs, Liberté, Égalité, Fraternité, Laïcité, Solidarité…mais pour la consolider, elle doit en posséder de nouveaux : l’Environnement, une Économie humaniste, solidaire et sociale, le coopérativisme, la lutte contre la misère et la pauvreté, la lutte contre le sexisme, la xénophobie, le racisme, contre l’absolutisme, contre l’asservissement de l’homme, etc. Tout ce qui compose les objectifs et les perspectives contenus dans le développement durable et qui peuvent devenir le cadre dans lequel s’insère la réflexion du mouvement pour une 6ème République.


1 biocénose : du grec (bios, vie ; et koinos, commun) ; Ensemble d’êtres vivants qui occupent de façon durable le même biotope, c’est à dire le même lieu de vie. La biocénose comprend des animaux et des plantes qui peuvent avoir entre eux des relations d’entraide, de concurrence ou de prédation. L’apparition d’une nouvelle espèce au sein d’une biocénose peut y jeter une perturbation irréparable ou se solder par un échec rapide (biocénose fermée).

 

Je demande l’élection d’une assemblée constituante qui fonde avec les citoyens la 6e République. Une République débarrassée de la monarchie présidentielle et fondant les nouveaux droits personnels, écologiques et sociaux dont notre pays a besoin.

Je recevrai par mail les informations sur le Mouvement pour la 6e République.

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9 responses to “Une 6ème République pour un développement humain durable

  1. .Merci pour cette contribution fort enrichissante, qui pointe le coeur des enjeux : la « règle écologique » en tant que cadre à l’intérieur duquel et en fonction duquel tout processus de décision, quel que soit le secteur, doit être effectué. Ce cadre rapproche les individus qui, dans le but de l’honorer, peuvent se constituer en tant que peuple qui décide ce qui est bon et juste pour nous tous…

  2. .Il faut absolument couper le cordon ombilical de cette orientation de manipulations perverses du macro totalitaire ultra libéral, oligarchie financière mondiale sur les peuples en souffrance dont nous sommes leurs appâts, car une des grandes propriétés qu’ils ont fait, se fût le lavement de cerveau de chaque Être Humain afin de le mettre dans la situation de l’égo (du chacun pour soit), par la peur, une fois cela fait, ils ont continué à mettre en fonctionnement leurs stratégies gigantesques de manipulations perverses en mettant chaque Être Humain dans leurs prisons sans barreaux, imposer leur conformité de prototypes qu’ils désiraient obtenir cela depuis des siècles voir +++.
    Exemples parmi tant d’autres:
    – forcing de l’individualité de chacun afin qu’il se sent fort
    – infiltrer dans chacun de nos cerveaux et de tous nos sens la peur, car je me suis aperçu que nous avons plus peur de la peur que de mourir.
    – nous faire devenir des consommateurs toxicomanes pour des matériels inutiles (cela depuis très longtemps.
    – comme le chacun pour soit est bien incrusté en chacun de nous par ce macro-ultra libéral financier, nous sommes toues et tous devenues(us) aveugles et fonçons tête baissée dans leur stratégie démoniaque sans se poser de questions , par ce fait nous sommes devenus pour eux des esclaves manipulables privés de tous nos sens , principalement de pouvoir s’exprimer autrement car nous sommes citoyennes et citoyens depuis des générations ++++ dans cette prison, dont la finale est d’avoir de leurs parts ôté, supprimé, en faisant un génocide Humain par l’élimination de Notre Dignité Humaine et ce commentaire pour dire qu’il faut que chacun se sauve de cette prison dont la clef est M6R.

    Il ne faut pas croire que cela est que pour qu’une seule classe sociale, non, détrompez-vous nous allons tous y passer pauvres, travailleurs aisés où pas, petites et moyennes entreprises , petites et moyennes industries, etc…..

    Nous ne pouvons pas laisser ce monstre continuer à nous dévorer de la sorte, nous devons réagir en actant par notre outils M6R.

    1. .La seule classe qui pour l’heure est parfaitement organisée est la classe oligarchique (lire entre autres Monique Pinçon-Charlot sur « la violence des riches »).

    2. .En fait, je ne comprends pas « macro-ultra libéral financier ».
      En plus tu parles d’une sorte de théorie du complot. Je ne crois pas que cela soit le cas. Je vois juste des dirigeants corruptibles et trop prêt au compromis. Pour conserver leur place.

  3. .Si la 6ème permet de s’affranchir des règles du capital qui stérilise toute initiative hors du système, je suis preneur. Mais sachez quand même que les chiens de garde vous attendent… La mer c’est la chasse gardée de qui ? Les énergies c’est la chasse gardée de qui ? Jusqu’à présent il m’a été expliqué qu’il fallait partir à l’étranger pour valoriser ses idées, alors vos phrases optimistes je les lis, mais après on fait quoi ? Je pars ou j’attends quoi ?

    1. .Je me bats pour ce qui est juste !
      L’Énergie n’est pas privatisable et ça doit être dans la Constitution
      La mer, de même
      La recherche est un devoir d’État
      Nous sommes anti capitalistes, nous combattons pour une autre économie et il faudra, une fois au pouvoir, nous battre plus fort encore contre le Dollar roi, les prétentions dominatrices des USA et consort, contre le fric, la finance et j’en passe…

  4. .Bonjour,
    Le problème de la démographie galopante doit être traité car c’est aussi une menace à ne pas ignorer.

    1. .Je me permets de vous laisser ici un lien où il est traité, notamment, le grand nombre et les conséquences pour l’humanité, mais aussi dès lors les décisions politiques qu’il s’agit de prendre… L’anthropocène, la réappropriation collective du temps long, et le peuple se constituant… https://www.youtube.com/watch?v=pzSjXd14Hrw

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